Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
RCP 66 PO
Visiteurs
Depuis la création 11 241
11 mai 2023

Eau : des principes et des mesures structurelles pour un triple enjeu

32673

Les Pyrénées-Orientales viennent de passer au niveau crise pour la sécheresse. Cette décision permettra d’enclencher des mesures d’urgences pour parer au plus pressé. Pour autant, la nécessité la plus impérieuse réside dans la détermination de mesures structurelles de plus long terme. Il est tout d’abord urgent d’établir un certain nombre de principes, pour s’y tenir scrupuleusement au quotidien.

En premier lieu, l’eau doit être considérée comme un bien commun. Cette ressource, vitale et rare, doit être mise hors des griffes de la loi du marché et de la recherche de profits privés. L’eau n’est pas une marchandise. Par conséquent, elle doit relever d’une gestion publique : il faut en finir avec la pratique des DSP (délégations de service public) qui sont en réalité des privatisations en bonne et due forme.

En second lieu, cette gestion publique de l’eau doit ensuite s’accompagner d’une tarification sociale ou solidaire. La progressivité des tarifs est à instaurer, avec notamment la gratuité des premiers mètres cubes et le renchérissement des surconsommations ou des consommations de confort. Ces premiers mètres cubes sont ceux des besoins essentiels, garantissant à chacun une vie digne et décente.

L’application de ces principes possède de multiples vertus, avérées dans les faits. La gestion publique conduit à un meilleur entretien des canalisations, réduisant les pertes de la ressource. La tarification progressive s’accompagne d’une baisse de la consommation, en raison notamment de la lutte contre les mésusages et autres gaspillages de l’eau.

Négliger ces principes se révèle à la fois affreusement dogmatique et terriblement paresseux. C’est également inconscient d’un point de vue écologique. Nous en avons eu un aperçu avec les propos d’un ridicule incommensurable d’un élu local de Perpignan qui parlait d’une « nature résiliente » pour justifier dans les Pyrénées-Orientales les renoncements à prendre conscience de la catastrophe écologique en cours et à agir en conséquence.

Considérer l’eau comme un bien commun est d’intérêt général. Il en résulte un triple enjeu : écologique, mais aussi démocratique et social, à l’égal d’un défi collectif à relever.

Francis DASPE, animateur de groupe d’action La France Insoumise / NUPES               

Publicité
Commentaires
RCP 66 PO
Publicité
Archives
Publicité